Jeune femme caressant un chien errant en ville

Animaux abandonnés : quel pays en abandonne le plus ?

19 novembre 2025

Plus de dix millions d’animaux domestiques sont abandonnés chaque année dans le monde, selon les estimations des associations de protection animale. La France, souvent citée en exemple négatif, figure régulièrement en tête des classements européens, devant l’Espagne et l’Italie.

Entre législation fluctuante, différences culturelles et actions de prévention inégales, les disparités d’abandon restent marquées d’un pays à l’autre. Malgré des campagnes de stérilisation et des réglementations plus strictes, certains États voient leur taux d’abandon croître d’année en année.

Abandon des animaux de compagnie : un phénomène mondial aux visages multiples

L’abandon d’animaux n’a pas de frontière. En France, chaque année, près de 100 000 animaux domestiques sont livrés à eux-mêmes, dont 60 000 durant l’été. En Espagne, ce chiffre grimpe à 140 000 ; en Italie, il atteint 130 000. Derrière ces statistiques, ce sont des chiens, des chats, des lapins mais aussi des furets ou des rongeurs qui se retrouvent sans foyer, et la réalité dépasse largement la précision des recensements. Le phénomène touche tous les continents, sans exception.

Le profil des animaux abandonnés change d’un pays à l’autre. En Europe, chiens et chats saturent les refuges, mais ailleurs, ce sont parfois de nouveaux animaux de compagnie (NAC), voire des équidés, qui arrivent en masse. Les lapins, par exemple, figurent souvent en haut de la liste. Les raisons de l’abandon ? Elles sont nombreuses : difficultés financières, décès du maître, déménagement, portées non maîtrisées, ou adoptions faites sur un coup de tête. Les départs en vacances ou les périodes de crise économique voient le nombre d’abandons bondir.

Pays Abandons annuels d’animaux domestiques
France 100 000
Espagne 140 000
Italie 130 000
Allemagne 70 000
Belgique 60 000

Les différences entre pays s’expliquent en partie par la réglementation, les mentalités et la politique de stérilisation. Les Pays-Bas sortent du lot : grâce à une vaste opération de stérilisation (programme CNVR), le pays n’enregistre plus d’abandons de chiens depuis 2021. Dans la plupart des autres États, le problème reste massif. Chaque animal laissé sur le bord du chemin met à mal des refuges débordés et souligne les failles de notre rapport à l’animal de compagnie.

Quels pays enregistrent le plus d’abandons et comment expliquer ces écarts ?

En Europe, la France, l’Espagne et l’Italie affichent les chiffres les plus élevés : respectivement 100 000, 140 000 et 130 000 abandons par an. La Belgique (60 000) et l’Allemagne (70 000) présentent un nombre inférieur. Les chiens et les chats restent les premières victimes de cette réalité.

À quoi tiennent ces écarts ? Les lois, d’abord, ne se ressemblent pas. Les Pays-Bas montrent ce que des mesures de stérilisation et d’identification strictes peuvent accomplir. Leur programme CNVR (Collect, Neuter, Vaccinate, Return) a permis d’éradiquer les chiens errants et de faire chuter les chiffres de l’abandon à zéro depuis 2021.

La protection animale se mesure aussi à l’échelle mondiale : la France reçoit une note C de la World Animal Protection, bien loin de l’Autriche ou de la Suisse, classées A. Les différences tiennent à la sensibilisation, aux contrôles des naissances, aux sanctions pénales. En Belgique, l’apparition d’un permis de détention responsabilise les propriétaires. En France, l’été reste une période noire : chaque année, 60 000 animaux sont abandonnés à ce moment.

Pour mieux situer les ordres de grandeur, voici un résumé des chiffres relevés :

  • France : 100 000 abandons/an
  • Espagne : 140 000 abandons/an
  • Italie : 130 000 abandons/an
  • Allemagne : 70 000 abandons/an
  • Belgique : 60 000 abandons/an
  • Pays-Bas : aucune donnée récente sur les abandons grâce au programme CNVR

L’identification, la stérilisation et la responsabilisation par la loi restent les trois axes majeurs pour freiner l’hémorragie. Les différences persistantes d’un pays à l’autre sont le reflet de politiques publiques hétérogènes et de conceptions culturelles variées du lien avec l’animal.

Les conséquences invisibles de l’abandon sur les animaux et la société

Abandonner un animal n’est jamais anodin. Un chien ou un chat arraché à son foyer peut développer du stress, de l’anxiété, voire de l’agressivité. Livrés à eux-mêmes, ces animaux font face à la faim, aux accidents de la route, aux maladies. En 2023, la SPA a pris en charge 44 844 animaux, dont près de 29 000 chats et plus de 13 000 chiens. Les NAC, comme les lapins ou les furets, ne sont pas épargnés.

L’impact va au-delà du sort individuel de chaque bête. Les refuges, chaque été, sont saturés. Les bénévoles manquent de moyens, de place, de temps. Les vétérinaires doivent gérer des urgences, des soins coûteux, une pression constante. Parfois, la maltraitance prend la forme d’un abandon déguisé : animaux attachés, enfermés, abandonnés dans des logements vides ou sur la voie publique.

La société tout entière se retrouve confrontée aux conséquences. Les collectivités doivent gérer les animaux errants, ce qui pèse sur leur budget. La prolifération de chiens et de chats non stérilisés a des répercussions sur la santé publique. Depuis 2021 en France, l’abandon est puni jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende. La défense animale n’est donc pas qu’une question de cœur : elle touche à la cohésion sociale, à la santé et à l’économie.

Homme près des cages d un refuge animalier rural

Initiatives inspirantes et leviers d’action pour inverser la tendance

Les associations jouent un rôle clé pour faire reculer l’abandon. La SPA, la Fondation 30 millions d’amis, la Fondation Brigitte Bardot, Solidarité Peuple Animal… Toutes multiplient les campagnes de sensibilisation, d’information, de responsabilisation. La Journée mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie, chaque dernier samedi de juin, rassemble refuges, bénévoles, citoyens et partenaires, comme Santévet. Les campagnes médiatiques, le hashtag #StopAbandon, les actions locales s’ancrent progressivement dans notre quotidien, rappelant que la lutte concerne chacun.

Mesures concrètes en France et en Europe

Des évolutions récentes témoignent d’une prise de conscience. Voici quelques mesures adoptées ou en cours d’application :

  • Fin de la vente de chiots et chatons en animalerie à partir de 2024, pour limiter les achats irréfléchis.
  • Déploiement de la stérilisation et de l’identification, deux leviers incontournables pour maîtriser la population animale et éviter la divagation.
  • Alourdissement des sanctions pour l’abandon et la maltraitance animale.

La Belgique a choisi d’instaurer un permis de détention pour tout nouveau propriétaire dès 2022. Les Pays-Bas ont misé sur une stratégie radicale : la stérilisation de masse, la vaccination, l’identification et la remise sur le terrain grâce au programme CNVR, ce qui a permis de stopper les abandons de chiens. Ces approches, portées par un engagement politique et une mobilisation citoyenne, modifient peu à peu la place de l’animal dans la société.

Mais la loi, à elle seule, ne suffit pas. L’éducation, la sensibilisation dès l’école, un meilleur encadrement des ventes en ligne sont autant de leviers complémentaires. Le mouvement impulsé à l’échelle européenne dessine un horizon où la protection animale s’inscrit dans la santé publique, l’éthique et la vie collective.

Face à l’abandon, chaque geste compte. Il suffit parfois d’un choix réfléchi, d’un acte responsable ou d’un engagement individuel pour que les statistiques reculent, et qu’un animal retrouve la place qu’il mérite : celle d’un compagnon, pas d’un bien jetable.

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